dimanche 15 février 2015

Avec #Digital SNCF, la transformation numérique se déploie à grande vitesse

Cette semaine, la SNCF a organisé une conférence pour présenter son grand plan de transformation digitale: #Digital SNCF.

Une conférence à laquelle GreenSI était invité et où Yves Tyrode, nouveau Directeur Digital & Communication, a décliné tous les volets de cette transformation globale.

Et comme ce n'est pas tous les jours qu'on décide de voir plus grand, et plus vite, le bouillant Chief Digital Officer (CDO), comme il se nomme sur son profil LinkedIn, a multiplié les plateaux médias, avec entre autres une intervention chez Microsoft aux TechDays.TV et à FrenchWeb, avec une interview par Marion Moreau.

 

Ce qui a retenu l'attention de GreenSI, n'est pas tant l'ambitieux plan sur 18 mois (et 30 millions sur 3 ans) qui a été couvert par de nombreux médias, de La Tribune aux blogs spécialisés, mais ce qu'il révèle sur la transformation digitale des grands groupes en général.
Un plan en 5 projets:
  • NET pour connecter en 4G tous les sites SNCF pour raccorder les clients
  • Quotidien une offre 100% mobile pour les usagers qui bénéficieront de NET
  • Store.SNCF une plateforme pour faciliter tous les développements pour une communauté digitale, externe et interne
  • Flux.SNCF et Maintenance, les objets connectés et le bigdata pour mesurer et optimiser l'offre pour les usagers et la maintenance pour le matériel roulant
Mais laissons Yves Tyrode (via son profil LinkedIn) nous présenter la mission qu'il voit pour le Chief Digital Officer:

En tant que Chief Digital Officer, mon ambition en 2020 est de transformer SNCF en une organisation totalement digitalisée :
  • en insufflant la culture digitale « user centric » dans tous les métiers de SNCF Mobilités et SNCF Réseaux, à tous les niveaux de l’entreprise 
  • en connectant l’innovation SNCF à un écosystème de startups et champions du digital
  • en orchestrant la transversalité de l’information et des initiatives 
  • en renforçant la relation directe avec nos clients pour une meilleure connaissance de leurs attentes, une personnalisation des services offerts et une expérience sans couture de leur mobilité 
Chief Digital Office, une mission transverse clairement portée par la Direction Générale comme cela a été discuté dans un billet précédent (La DSI a t-elle besoin d'un CDO?). Une mission qui traite bien de la transformation interne (culture, applications métiers) et externe (relation numérique avec les clients), avec des passerelles entre l'interne et l'externe (open innovation, labs, startups). 

Et visiblement, avoir été un ancien Directeur marketing dans la technologie chez France Telecom Mobile, puis un ancien patron de Voyages-sncf.com, le premier site de e-commerce de France, est un bon bagage pour ce type de poste.

Ensuite la SNCF n'en est pas a son coup d'essai dans le numérique et ne se réveille pas en 2015 avec les barbares (blablacar, capitaine train...) a sa porte. Même si Capitaine train a rapidement rectifié sur Twitter la frise publiée en conférence ;-)



GreenSI avait d'ailleurs déjà abordé plusieurs de ces initiatives de Keolis et sa fililale Canal-TP, en passant par la refonte de ses sites internet avec Patrick Ropert, ex Directeur de la Communication, puis par l'opendata et les hackatons pilotés par Bénédicte Tilloy ex Directrice Générale de Transilien et la co-création d'applications avec les clients, notamment de l'application Tranquilien (par exemple: Open SNCF ou comment l'opendata transforme la SNCF).

Autant d'atouts à mettre en réseau et surtout à l'échelle, qui expliquent peut-être un horizon (si court) de 18 mois pour ce plan. Surtout pour un grand groupe de 250.000 employés, qui a certainement de multiples instances a consulter pour toute transformation, digitale ou pas.

Si vous voulez adopter les mots de la transformation numérique, #Digital SNCF nous éclairent. Car vu les moyens de communications déployés, ils ont du y réfléchir a deux fois.

Déjà n'oubliez pas le # associé à Twitter bien sûr, mais, de plus en plus au digital, en lieu et place du fameux @ qui risque de devenir "has been".
Ensuite le mot digital s'impose progressivement, même si GreenSI lui préfère en français le mot numérique (en anglais digit représente le numérique), qui ne renvoi pas qu'au marketing qui se l'était approprié ces dernières années (marketing digital). 

Enfin si on écoute les interviews, on retient qu'il est bon pour se transformer d'adopter aussi les mots: agile, data, mesurable, temps réel, API, open data, startup et usages.

L'agilité est bien sûr essentielle pour adapter son système d'information à l'inconnu, et à l'adaptation rapide de son business modèle. Thème de mon intervention aux Techdays.TV avec Juliette Nguyen, Directrice de la production de la STIME, qui s'est vue remettre par le CRiP le titre de CTO de l'année. 

Une agilité qui se matérialise dans les nouvelles démarches de développement, dans la production (DevOps), dans la gouvernance du SI mais aussi dans les calendriers. Et c'est peut être là la seconde explication du plan a 18 mois découpé en 3 périodes de 6 mois. Les projets sont engagés pour 6 mois et éventuellement recadrés a chaque période.

Donc une agilité permanente en amont dans la planification des projets qui demande une nouvelle forme d'organisation et de collaboration des équipes. Et là on se référera au "ruban de Moebius" Bus-Dev-Ops proposé par GreenSI (Laissez-vous inspirer par le rubans de Moebius) qui montre l'importance de l'agilité sur toutes les étapes de la chaîne, de l'amont à l'aval, en cycles courts: Business, Développement et Opérations.

La SNCF a décidé de créer des lieux de transformation (Nantes, Toulouse, Lyon, Paris, San Francisco) qui bénéficieront de cette nouvelle agilité et qui localiseront les principaux grands projets lancés.  Pour GreenSI c'est une façon de tester ces nouveaux modes d'organisation de façon limitée, avant d'impacter toutes les organisations, même si les produits qui sortiront de ces nouveaux ateliers du XXIeme siècle seront bien pour tous, internes comme externes.

Ces nouveaux lieux, au nom de code temporaire "TechCity", mettrons en musique les "cinq règles du Digital" selon la SNCF:
  • des plateaux projets de colocalisation des équipes,
  • la généralisation du mode agile,
  • l'ouverture a toutes les étapes: innovation, data, API,...
  • la mise en place de moyens (plateformes) pour monter les projets à l'échelle (et ne pas en rester a des pilotes internes ou des startups de niches),
  • mesurer et analyser la data partout
Sur le volet de l'ouverture, on retrouve l'idée de l'entreprise (ou de l'Etat) plateforme. 

Une plateforme pour y poser un écosystème d'acteurs innovants, mais aussi une plateforme technique qui propose un socle de données accessibles par des API, pour aider à se développer de nouveaux acteurs innovant dans le transport. Une approche de "fablabs", appelés par la SNCF simplement "Fabs", qui nous confirme les thèmes d'exploration de l'application de la technologie aux métiers: bigdata, opendata, user experience et objets connectés.

Et pour les API, la SNCF amène une nouvelle idée avec un modèle "freemium" très particulier. L’accès serait libre pour les applications qui génèrent un faible trafic (comme les startups qui se lancent) puis payant pour celles qui ont un trafic important. Les géants du web comme Google qui lorgne sur les données transport par exemple...

Des annonces devraient être faites en mai. L'année 2015 va certainement être passionnante pour l'API Management en France et GreenSI pense y laisser ses radars encore quelques temps.
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