dimanche 15 mars 2015

Meilleur Dev de France: and the winner is... l'entreprise numérique!

La tenue cette semaine du concours "Le meilleur dev de France", donne l'occasion à GreenSI de se pencher sur une des armes les plus redoutable pour aborder la transformation numérique de l'entreprise: le développeur.

Et pourtant, beaucoup de généraux dans les DSI et les Directions Générales qui annoncent s'engager dans la bataille de la révolution digitale, n'ont qu'une vague idée de ce Jedi qui contrôle la force du 21em siècle: le logiciel.

Ils ne l'ont parfois ni sur leur radar, ni dans leurs armées.

Mais revenons sur ce concours qui s'est tenu dans les locaux de l'Ecole 42. Lieu devenu incontournable à Paris pour parler des développeurs, et qui démontre qu'une école peut être beaucoup plus que son programme éducatif.
Dans une immense "piscine" (open space) sur plusieurs niveaux, 700 développeurs sont venus y poser leur Mac ou leur Alienware et se connecter à haut débit au Cloud pour résoudre avec leurs algorithmes des problèmes imposés, et en temps limité.

Frais d'inscription 19.90€. Prix à gagner 10.000€. Voilà de quoi stimuler pécuniairement l'inscription des participants. Même si, comme dans les nombreux hackathons qui fleurissent partout en France (et souvent moins bien dotés financièrement), la majorité des participants est certainement plus motivée par la reconnaissance acquise en cas de victoire, que par l'argent.
 
D'ailleurs le gagnant 2015, Antoine Leblanc, salarié de Critéo - et on verra que ce n'est peut être pas un hasard - et ancien élève de l'Epita, a promis de donner la moitié de ses gains à une association. 

Epita, une grande école d'ingénieur généraliste, qui a su intégrer dans son cursus le code et l'algorithme comme apprentissage fondamental a côté des seules mathématiques. En se différenciant ainsi des "prépas" aux grandes écoles traditionnelles. Une question qui suscite bien des débats, mais qui démontre ici au moins un résultat.

D'autres entreprises, partenaires de ce concours, y ont aligné des champions. Dont la Société Générale où le DSI de la branche Banque Grande Clientèle et Solutions Investisseurs du groupe, s'est même déplacé en chef d'équipe pour galvaniser les troupes.

Et GreenSI ne peut qu'approuver. Car aujourd'hui ne pas se poser de questions sur les développeurs de l'entreprise, quand le logiciel devient l'avantage compétitif de l'ère du numérique, pourrait s'avérer être une démarche suicidaire.

Critéo, dont la plateforme informatique de sélection en temps réel des publicités personnalisées, est le coeur et la raison d'être de l'entreprise, a bien compris qu'il fallait attirer les meilleurs développeurs.

Pour cela elle a localisé son Criteo Lab à Paris et y attire régulièrement les meilleurs de toute l'Europe avec un concours de code: "Code of Duty". Une pratique très atypiques pour les DRH de beaucoup d'entreprises, tant le CV et la lettre de motivation manuscrite leur paraissent toujours être les meilleures armes pour recruter. Mais la culture digitale pourrait bien changer aussi cette hypothèse.

Et tant qu'on est sur le volet RH, n'oublions pas non plus, qu'a l'instar des participants aux concours de code, les développeurs recherchent beaucoup de reconnaissance, et pas nécessairement des salaires mirifiques dès l'entrée. Alors creusez vous la tête, pour le portefeuille vous avez encore un peu de temps avant la pénurie...

La valeur de Critéo côté au NYSE ($2,55 milliards le jour du concours), dépend fortement de la performance de ses lignes de codes.

Bienvenue dans l'économie des applications!


Que ce soit la dernière App mobile qui va vous aider à capturer vos prochains clients, ce site de collaboration avec vos partenaires autour de votre catalogue de produits, ou enfin cette application interne très innovante pour booster la productivité, les applications sont au coeur de l'économie numérique.

Le code fera la différence entre votre stratégie et celles de vos concurrents. Que ce soient des concurrents traditionnels ou de nouvelles startups, qui comme "Capitaine Train", vend l'offre standard de la SNCF et a pour seul différenciant (actuellement) une application et une expérience utilisateur totalement repensée.
C'est le code qui fait la différence.
Le code qui va vous faire aimer acheter chez Capitaine Train... ou détester!

 
Pour fabriquer ces applications il vous faudra donc des... développeurs!
Malheureusement, le sujet du développeur n'est pas encore arrivé à l'étage du Comex. Sauf bien sûr chez Critéo, Société Générale, Crédit Agricole et autres Axa, qui ont embarqué dans leur stratégie digitale un volet sur les ressources pour la réaliser. Ce sont certainement encore des exceptions. 

Mais en plus des ressources, il vous faudra aussi décliner en interne l'organisation du développement et donc les thèmes de l'agilité (qui se traduit en time to market) et de la qualité (lean) des développements, que GreenSI éclaire régulièrement. Et ce n'est pas gagné!

Exemple dans un grand groupe que je ne citerai pas, la capacité de développer rapidement et de maîtriser sa chaîne de fabrication de logiciel à destination de ses clients, n'y est pas vue comme une innovation de processus. Alors que celle de mieux traiter les notes de frais oui. Révélant par là, que la fabrication de logiciel n'est pas encore vue partout comme un processus de l'entreprise... Victime certainement aussi de sa complexité et du sentiment qu'on peut le sous-traiter facilement sur le marché national ou international.

 
Et pourtant, dans un monde numérique qui ne jure que par le mot "smart", pour parler de l'intelligence du code et de celle des données, ces deux éléments constituent bien l'ADN des services de l'entreprise numérique.
C'est en tout cas la position de GreenSI qui ne demande qu'a être challengée.

D'ailleurs une étude du cabinet McKinsey, de février 2015, à destination des DG est sans appel: "The perils of ignoring software delopment" (le péril d'ignorer le développement logiciel). La productivité du développement logiciel entre les meilleurs et les moins bons peut varier de 230% et la qualité elle peut s'améliorer de 83%. 

 
McKinsey cite aussi l'exemple de l'industrie automobile, où l'innovation ne viendra plus du moteur mais du logiciel. Sujet bien identifié par GreenSI dès 2013 (Numérisez vous vite, avant que les Techs Companies, ne prennent votre business) et qui ne concernera pas que l'automobile. La révolution des objets connectés va d'ailleurs nous le rappeler prochainement en interconnectant encore plus les industries entre elles, mais ce sera pour un autre billet.

Comment mettre le développement sur la table du Comex?

Alors qu'il est au mieux géré aux niveaux N-3 / N-4 sans que le Comex n'ait aucune idée des choix qui sont fait par l'entreprise, alors qu'ils s'avèrent certainement stratégiques.

Peut être en commençant par se poser la question de l'importance du logiciel dans son métier (notamment de l'avantage concurrentiel qu'il pourrait nous donner), puis de quia le pouvoir sur ce logiciel et sa qualité dans l'entreprise, et enfin de comment en faire une compétence pérenne.

En terme de démarche, le choix peut être de l'internaliser ou de l'externaliser. Mais dans les deux cas il faudra la maîtriser:
  • les banques, Crédit Agricole et Société Générale en tête, pensent que c'est une transformation interne qu'il faut opérer et pour cela adopter les pratiques des startups. Elles ont aussi des bataillons de développeurs car l'informatique a toujours été un poste important dans ses métiers très dématérialisés.
  • Wallmart a fait l'acquisition successive de sociétés de logiciels pour les intégrer et développer un pôle logiciel au sein même de l'entreprise. C'est aussi le cas en France de Schneider Electric.
  • si on veut en rester à de la sous-traitance des développements, il faudra s'assurer de la performance du sous-traitant et de l'environnement de travail de ses équipes et de leur motivation. Le prix ne peut être le seul critère quand la performance varie de 230%. Les Directions Achats vont devoir se pencher sur la question.
Toute entreprise devient une société de logiciels (All business is a software business).

C'est le patron de General Electric qui le dit, mais aussi beaucoup d'autres, dont GreenSI. Alors il est temps d'aller plus loin dans la transformation numérique.

Après la stratégie vient la pratique!

Et avec la pratique, la maîtrise du processus de développement applicatif (devops, agilité, API...) et pour cela il vous faudra des Jedis, pas de simples consultants. 

Le prochain billet de GreenSI abordera d'ailleurs l'importance des APIs pour la transformation numérique de l'entreprise, pour diffuser les idées qui seront développées lors de l'API connection le 17 mars prochain, dont j'aurai le plaisir d'animer la table ronde. 

Que la force soit avec vous!
 

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