lundi 29 février 2016

L'innovation est un cri qui vient de l'intérieur

Au pays des GAFAs la théorie de Darwin est un sujet de controverse (car elle contredit le "design divin") , mais en Europe on reconnait le rôle que l'évolution a pu jouer pour que des espèces s'adaptent à un environnement en mutation.
 

Depuis plus de 5 ans GreenSI cherche à décoder la transformation numérique et son évolution. A chaque fois se pose la question des mutations nécessaires pour évoluer et répondre aux disrupteurs. Et comment l'entreprise peut les déclencher ? Par exemple pour faire face à l'augmentation du niveau de service rendu au client comme dans le cas d'Uber versus les taxis "pré-Uber".

 
Début 2016, GreenSI a rencontré une forme d'agents du changements d'un nouveau type, que l'on peut rencontrer dans les entreprises traditionnelles et qui pourrait les aider à évoluer plus vite : les hacktivateurs !



Les Hacktivateurs sont les faiseurs, des créateurs de liens et des innovateurs motivés par les opportunités transformationnelles qu’offre notre époque.

Ce sont des passionnés qui voient avant les autres le besoin d’adaptation de leur entreprise ou de la société et qui n'attendent par inactivement l'arrivée d'un dirigeant visionnaire, ou la prise de conscience "naturelle" du management pour essayer de changer les choses. 

Ils se sont regroupés fin 2015 en une association loi de 1901 (les hacktivateurs) qui organise, le second lundi de chaque mois, des "afterworks" pour se rencontrer et partager expériences et résultats. Et certainement aussi pour se sentir moins seuls, car bien sûr, dans chaque entreprise ils sont une infîme minorité à avoir cette sensibilité.

 

Quels sont leurs moyens d'actions et de transformation ?

Au départ celà peut-être une simple rencontre avec leurs collègues pour partager des idées, tenter une expérimentation en condtitions réelles, ou créer une communauté d'échanges sur les réseaux sociaux. Tout est bon pour développer et répandre de nouvelles idées ou de nouvelles questions qui dérangent.

Ils peuvent aussi par exemple détourner la pause déjeuner pour inviter leurs collègues à découvrir de nouveaux outils comme Twitter ou Slack, mobiliser le temps perdu des collaborateurs pour construire la maquette d'un nouvel outil collectif et convaincre de son financement, participer à des hackathons le week-end ou faire de la veille sur les activités des startups du secteur pour imaginer de nouveaux services.

Toutes ces activités auraient pu être organisées "officiellement" par l'entreprise, mais seuls eux ont l'intuition de l'importance qu'elles auront à l'avenir et donc y consacrent du temps, alors que l'entreprise n'y voit pas (encore) de l'intérêt... ou ne sait pas qu'elle à déjà des compétences pour les aborder en internes et non avec des consultants. 

 
Dans certaines entreprises on les nomme intrapreneurs, dans d'autres des Corporate Hackers ou Corporate Rebel quand ils "hackent" de façon bienveillante les systèmes qui empêchent l'entreprise d'avancer, en contrevenant à certaines règles. Car dans l'entreprise le frein n'est pas toujours d'imaginer de nouvelles choses, mais aussi de savoir quand stopper des choses anciennes comme abroger des règles plus adaptées.

Dans d'autres entreprises "moins ouvertes", ils sont ignorés, quand ils ne sont pas sacrifiés. Ils vivent alors cachés car c'est vrai qu'on tire parfois sur l'apporteur de mauvaises nouvelles, et leur attitude met trop en évidence, la frugalité, la souplesse ou l'agilité que l'entreprise devrait acquérir, au lieu de se retrancher systématiquement derrière ses procédures.

La DSI les connait bien ces hacktivateurs quand ils cherchent à avoir plus de souplesse pour travailler et amènent eux même leurs propres matériel informatique (BYOD), partagent leur wifi avec leur collègues pour contourner le blocage des sites ou développent même parfois leurs propres applications, qualifiées de grises. Et pour être franc ils ne sont pas toujours les bienvenus...

Pourtant la transformation digitale n'est pas qu'une révolution technologique ou des usages avec les clients, mais bien aussi une révolution des méthodes et de la façon de travailler en interne. Domaine dans lequel ils peuvent certainement jouer un rôle important.

Les développeurs par exemple ont du réinventer leur métier depuis l'arrivée d'html et la fin des L4G, s'adapter à la révolution permanente des langages et environnements de développements de l'internet, et même développer leurs propres outils en open source. 

Ce sont eux, et non les directions méthodes ou organisation, qui ont identifié la rupture de "l'extrême programming" qui révolutionne la façon de coder, celle du DevOps qui révolutionne les relations entre les études et les opérations ou celle de l'agilité et du lean pour mettre fin à des démarches trop struturées qui en deviennent anachroniques dans un monde imprévisible et accéléré.

Des approches nouvelles qui sont aujourd'hui essentielles pour la transformation digitale.

 
Certaines entreprises confrontées un defi de transformation rapide, vont chercher à l'extérieur leurs idées dans la collaboration avec les startups. De nouvelles offres de services de consulting se développent d'ailleurs pour celà avec des cabinets traditionnels ou de nouveaux acteurs comme le NUMA.  Mais souvent ces entreprises oublient que les hacktivateurs sont certainement déjà présents dans l'entreprise et qu'il faut aussi engager une démarche interne !

L'innovation est aussi un cri qui vient de l'intérieur quand on sait l'écouter.

Ils ont peut-être déjà développé les compétences qui seront recherchées, mais dans des métiers "invisibles" des états majors ou des grilles de compétences RHs. Quels sont les hacktivateurs dans votre entreprise, dans votre service ? Une question qui va prendre de plus en plus d'importance.

Comment leur donner les moyens de tester et d'amplifier leur action ? Car si elle abouti, c'est peut être la séquence ADN manquante qui permettra à l'entreprise de passer à son stade suivant sur la courbe de l'évolution. Ce serait dommage de rater cette opportunité. Et pour en avoir discuté avec un chef de projet à la DSI d'une compagnie de taxi, la géolocalisation des clients n'a pas été inventée par Uber...

Alors si vous ne savez pas à quoi ils ressemblent, participez à leur prochain afterwork le 14 mars. Peut être vous y trouverez des collègues ;-)  
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