lundi 31 octobre 2016

Mixez les compétences pour construire votre plateforme digitale

La technologie est abondante. La transformation numérique de l'entreprise est dans ses usages. Est-ce une évidence pour tous ?

Beaucoup d'entreprises ont encore des organisations qui isolent la technologie dans une DSI, quand d'autres cherchent toujours a sélectionner (sans fin) "la meilleure" technologie avant de (ne jamais) se lancer !

L'actualité récente devrait conforter ceux qui pensent que l'entreprise doit se fixer des défis "façon NASA" (ex. "un humain sur Mars en 2030") et mieux mixer ses compétences technologiques et non technologiques, internes et externes, pour résoudre ces défis et fédérer la majeure partie de ses investissements. C'est le thème de ce billet.

"The Mixer", c'est aussi nom de l'incubateur d'Unibail-Rodamco, spécialiste de la gestion des centres commerciaux en Europe, qui vient d'être inauguré fin septembre, pour imaginer les projets et les marchés de demain.

Il mêle les équipes internes du Marketing Digital, du "lab innovation" (UR-Lab) créé il y quelques années, avec les start-ups et les partenaires de son écosystème.

Ce sont aussi de nouveaux espaces de travail collaboratifs et créatifs, ou une salle de sport et bien-être qui repensent le lieu de travail sur 900m² au coeur du siège social du groupe.

Pour y avoir été la semaine dernière, l'effet de transformation du groupe n'est bien sûr pas garanti mais il est très bien engagé avec une telle visibilité et accessibilité par tous.

Le sujet brûlant c'est donc bien la transformation des organisations qui créent, manipulent et exploitent la technologie, et pas la technologie elle-même. La technologie non seulement devient une commodité, mais en plus, dans la majorité des cas, sera créée plus vite en externe qu'en interne.

GreenSI a déjà abordé dans d'autres billets (osez explorer...) ces structures qui émergent et évoluent, comme on le voit avec les "lab innovation" qui rejoignent maintenant le "marketing digital", et s'appuient pour les services numériques sur les organisations agiles de fabrication de logiciel (scrum, devops,...) à la DSI ou dans les BUs.

Ensuite, il faut gérer au quotidien ces nouveaux services numériques et créer les équipes de supervision et d'exploitation qui s'appuient sur des salles de contrôles (Social Media Center, Security Center, Centre de supervision de la télérelève des compteurs...), les nouvelles tours de contrôles des organisations numériques.

Lors du dernier symposium de Gartner à Orlando, et certainement aussi dans 10 jours à Barcelone, le cabinet de prospective égrenait pas moins de 34 technologies disruptives à garder sur les radars. Oui, trente quatre, comme la réalité virtuelle, augmentée, les chatbots, les assistants virtuels, les nanotubes, les véhicules autonomes, le machine learning, la blockchain, les robots intelligents...

Et puis quand Gartner sépare les entreprises performantes des autres on découvre aussi dans quoi il ne faut plus investir, notamment les ERP. Ce qui différencie les entreprises dans un monde en transformation rapide, ce sont les ressources perdues dans des sujets moins prioritaires que la Data, le Cloud et le Digital. Choisir c'est renoncer !




Vous l'aurez compris :
  • Aucune entreprise n'a les moyens de suivre seule autant de sujets avec ses équipes, et encore moins si elle cloisonne ses équipes en DSI, Innovation, Marketing ou Digital. Il va falloir ouvrir l'innovation et les écosystèmes.
  • Tout investissement dans une technologie déjà utilisée il y 5 ans est suspect, surtout si votre fournisseur préféré vous explique qu'il faut vite renouveler son contrat de TMA pour 3 ans...
  • La technologie ne doit pas être le point d'entrée de la réflexion. Elle doit au mieux en illustrer le point d'inspiration, comme l'a très très bien fait le véhicule autonome qui a même réveillé les assureurs dans un futur monde sans accident (en tout cas beaucoup moins).
Et la quantité de technologies disponible n'est qu'une partie de la question.
La vitesse à laquelle elles apparaissent et se périment demande aussi une autre révolution (capturée par l'agilité) qui doit se répandre dans toute l'organisation. Quand les entreprises ont mis en place des équipes agiles et arrivent à fabriquer des services de façon itérative et maîtrisée, elle butent alors sur de multiples rigidités comme les cycles budgétaires qui imposent un rythme annuel, quand ce n'est pas pluri-annuel, ce qui n'a plus aucun sens. Même les marchés financiers en sont déjà depuis longtemps à scruter l'horizon du trimestre quand ce n'est pas le mois.

Alors comment entraîner l'entreprise à prendre conscience des enjeux, du "mix de compétences" dont elle aura besoin, et des rigidités à assouplir pour avoir une chance d'y arriver ?

Prenons par exemple la technologie blockchain, qui permet de créer des registres partagés, et qui redéfinit la notion de confiance des écritures dans ces registres. Si elle présente un intérêt dans votre industrie, créez-vous une vision blockchain partagée à 5 ans. C'est une vision, pas un plan détaillé.

Peut-être d'ailleurs que votre vision comprendra les liens qu'il peut y avoir entre blockchain et Intelligence Artificielle ou objets connectés et combinera plusieurs technologies qui prisent seules seraient moins pertinentes.

Ensuite, identifiez l'écosystème qui assurera votre survie dans cette vision et organisez vos projets en conséquence. Il ne s'agit donc pas de lancer un "méga projet blockchain", mais de comprendre son impact et de transformer la marche de l'entreprise pour se préparer à cette vision.

L'implication de la DG est donc indispensable, et l'autre différenciateur entre entreprises sera aussi le "QI digital de sa DG". McKinsey parle de "Digital Quotient score" au niveau de l'entreprise. À position égale et moyens égaux, dans un monde où l'avantage au premier entrant est une réalité et où les meilleures compétences digitales sont en pénurie, le capitaine qui profitera au mieux des vents s'en sortira le mieux.



En parallèle, lancez des initiatives pour commencer à développer ou à louer les infrastructures ("assets") dont l'entreprise aura besoin pour opérer dans 5 ans. La technologie se pense donc en investissement dans des infrastructures qui ne sont pas juste des coûts mais des positions stratégiques dans un monde numérique.

Beaucoup de DSI ont mis du temps à comprendre que le Cloud n'est pas l'externalisation de l'ancien SI qu'ils géraient, mais bien la plateforme numérique stratégique de leur entreprise pour innover et développer de nouveaux services à l'échelle de la planète. Et même au-delà puisque les astronautes de la NASA twittent depuis l'espace ;-)

Amazon a annoncé ses résultats cette semaine, le Cloud génère 75% de ses bénéfices et croît 2 fois plus vite que son activité e-commerce, elle-même en croissance par rapport à une activité de commerce traditionnelle. C'est un peu comme si la DSI de Carrefour, après avoir développé l'activité e-commerce du distributeur ces dix dernières années, revenait dire en Comité de Direction Générale qu'en louant ses plateformes et ses algorithmes, elle gagne plus d'argent que l'épicier historique...

Ne pensez plus technologies, mais plateforme digitale. Incluez l'organisation pour la développer et l'opérer dans un monde qui n'aura rien à voir avec celui que vous connaissez aujourd'hui.

GreenSI est encore écrit par un humain, mais dans 5 ans la question se posera de savoir si une Intelligence Artificielle ne pourra pas plus efficacement analyser l'actualité de la semaine et interagir avec vous. Il ne restera alors peut-être aux bloggeurs, par rapport aux machines, que la conscience de savoir qu'ils sont en vie, et j'espère toujours, une bonne dose d'humour ;-)





lundi 24 octobre 2016

Opendata: transformation numérique des collectivités territoriales en vue

Cette semaine l'association Opendata France, qui réunit des collectivités territoriales engagées dans l'ouverture des données, a remis à Axelle Lemaire son rapport d'analyse pour accompagner la démarche opendata - rendue obligatoire par la Loi pour une République numérique promulguée début octobre 2016.
Pour GreenSI, c'est un signe supplémentaire de transformation des systèmes d'information des collectivités territoriales et de leur architecture.

Des SI en retrait sur l'usage du Cloud

Le modèle du Cloud a pris du retard en terme d’appropriation par les DSI de la sphère publique par rapport à ceux des entreprises privées.
Au delà de sa méthode qui a été très critiquée, l'échec du programme Andromède de "Cloud souverain" lancé en 2012, était déjà le signe d'une faible volonté de transformation des infrastructures des collectivités territoriales vers le cloud. C'était donc une absence de demande pour les nouveaux opérateurs sur ce créneau, qui ont tous dû jeter l'éponge.

Or, la tendance mondiale est la migration dans des clouds publics, privés, mais surtout de plus en plus hybrides.
Certes la sphère publique a ses spécificités en France, mais d'autres pays ont montré leur usage du Cloud pour le public, quitte comme au Etats-Unis à demander aux fournisseurs d'avoir une offre dédiée au gouvernement.

La récente circulaire d'avril 2017 du ministère de l'intérieur et de la culture, qui rappelle l'interdiction d'archiver dans un cloud, ne concerne que les clouds non souverains - dont le contrôle (et surtout l'hébergement) est hors de nos frontières - et pas le cloud en général.

D'ailleurs cette méfiance sur le modèle Cloud est en train de changer. Le 12 octobre dernier, à la conférence Ecoter, réunissant les collectivités et dont le thème était "du cloud à la gouvernance des données”, les résultats d'une étude réalisée par Markess ont été présentés. Ils montrent que 72% des décideurs du secteur public ont déjà recours ou prévoient de recourir au SaaS, PaaS ou IaaS d’ici 2018
Or, dans une période de bras de fer budgétaire sur les dotations de l'Etat aux collectivités locales, la contrainte financière devient plus forte à un moment où il faut justement financer cette transition numérique. L'opendata n'est qu'une nouvelle étape à franchir qui va demander ouverture, API et maîtrise des données. 

 

Dans ce contexte, le passage d'investissements (infrastructures) en coûts variables, est certainement une carte à jouer pour les collectivités qui sauront densifier leur présence dans le cloud, quitte a mutualiser ces services numériques entre plusieurs collectivités. Un cloud qui amène aussi l'agilité nécessaire pour les chantiers numériques innovants et simplifie les déploiement sur mobile.

Comme dans le privé où les entreprises ont du trouver la bonne échelle de pilotage d'une informatique devenue stratégique, les collectivités territioriales vont aussi consolider leur informatique (pour les économies d'échelle) et l'ouvrir (car elle devient plateforme d'échange et de données pour le territoire). 

Les exemples existent, comme la création il y a déjà plus de 10 ans de Manche Numérique qui gère l'informatique de 100% des EPCI de la région de la Manche, et a créé une organisation informatique dédiée, la DUSI Direction Unifiée des Systèmes d'Information.
L'adaptation des SI du secteur public à un modèle Mobile, Cloud, Social, et demain Smart (data), tel que GreenSI l'observe depuis plus de 5 ans, est donc une question qui se pose de plus en plus aux DSI de la fonction territoriale.

Opendata: derrière la Loi, l'Architecture du SI

Une nouvelle phase de l'opendata démarre pour les collectivités locales. Les collectivités territoriales doivent s’organiser pour publier les données de leur territoire, que ce soit sur leur site web ou sur un site dédié de publication en propre ou mutualisé au niveau régional par exemple.
Une phase qu'il faut voir dans un contexte de transformation du système d'information dans un monde ouvert et interopérable pour capturer à long terme les bénéfices de la libre circulation des données sur le territoire.

Ce que nous apprend ce rapport sur l'opendata qui établit un état des lieux, c'est que sans surprise, les collectivités les plus importantes par leur nombre d’habitants sont les plus avancées dans l’opendata. Certaines, comme Rennes, ont depuis 2010 expérimenté, défini, et mis en place une politique numérique incluant l'accompagnement des acteurs. Cinq ans plus tard, le résultat c'est une cinquantaine de portails opendata qui sont ouverts aux réutilisateurs avec plus de 10.000 jeux de données exposés.

Mais cette première période ne permettra pas d'aller beaucoup plus loin à long terme et surtout de passer à l'échelle de toutes les collectivités de plus de 3500 habitants comme le fixe la Loi.

Ce fut donc une excellente période de "test & learn" et d'agilité de la sphère publique, pour prendre conscience de la valeur d'une telle démarche, qui a d'ailleurs propulsé la France sur le devant de la scène par rapport aux pays anglophones partis en premier.
Mais elle a surtout fait apparaître un certain nombre de difficultés réelles pour aller plus loin:
  • Peu de réutilisation de données ont produit de nouveaux services.
  • Pour les entrepreneurs qui ont lancé un nouveau service sur un territoire, il est quasi impossible de viser un échelon national, voir européen, qui seuls lui assureront un modèle économique viable.
  • Aussi paradoxal que cela puisse être dans une sphère publique très normée et réglementée, les données ouvertes ne sont pas normalisées et surtout sont dans des formats et des sémantiques très hétérogènes, même au sein d'un portail unique.
  • L’ouverture des données publiques n’est actuellement pas la priorité des collectivités de taille réduite.
  • Cette ouverture demande des moyens financiers et un accompagnement des changements en interne des collectivités puisque l'impact de la qualité des données rejaillit aussi à l'extérieur quand elles sont réutilisées.
Cette prise de conscience sur la valeur de la donnée est partagée par des collectivités qui commencent à se doter de la fonction d’administrateur général des données comme Paris ou Lyon Métropole. Et d'autres, comme Mulhouse, ont même nommé un Chief Digital Officer pour stimuler et coordonner toutes ces initiatives numériques, puisque l'opendata s'inscrit sur la trajectoire plus large de la "smart city". Une ville devenue intelligente par la libre circulation des données.

Alors pourquoi ces difficultés dans cette première période ? Car les SI des collectivités territoriales n'étaient tout simplement pas prêts pour l'opendata.

Tout simplement, parce qu'à de rares exceptions, ils n'ont pas été conçus pour l'interopérabilité au niveau des données, avec ce que cela implique au niveau ouverture, disponibilité, ou sémantique. Certes, il existe bien un Référentiel Général d'Interopérabilité(RGI) qui s'applique aux SI des collectivités, mais il concerne le niveau technique et non pas le niveau fonctionnel. 

C'est pourquoi la Loi pour une République numérique, qui installe l'opendata par défaut pour les 3800 collectivités de plus de 3500 habitants, sera plus facile à mettre en oeuvre avec l'introduction d'un socle commun de données locales qui pourra servir de référentiel partagé. Un socle mutualisé le plus largement possible pour réussir à passer de 50 à 3800 (x76) initiatives opérationnelles !

En plus des référentiels nationaux (Insee, ...), on y trouvera par exemple les données des services urbains (transport, déchets, eau), les équipements municipaux (bâtiments, espaces publics) ou encore les événements locaux (culturel, manifestations, marché..). Il permettra aussi de poser une fois pour toute la question de la conformité vis-à-vis de la protection des données personnelles, commerciales et de la sécurité du territoire.

Et puis l'interopérabilité sur le plan opérationnel c'est l'ouverture d'API avec des données dont la fraîcheur permet un usage et une réutilisation. Finis les portails qui listent des fichier CSV quand ce n'est pas du PDF, avec des données vieilles de plusieurs années.

Cette couche de publication s'appuiera sur ce socle commun comme un entrepôt de données ouvertes exposées en API et nécessairement dans le Cloud pour être partagées largement, avec le public, mais aussi avec le privé pour ancrer l'opendata dans l'économie réelle. En tant que référentiel il sera nécessairement alimenté par les applications sources de référence.

On mesure l'ampleur de la tâche qui va être portée par les DSI, en fonction de l'état et de l'âge des applications qui sont au coeur de la production de ces données. Le déploiement de ces mesures passerait donc par des pilotes à différents échelons du "mille-feuilles administratif" (régions, préfectures, départements, EPCI, grande métropole et agglomération de taille moyenne).
Un chantier qui va donc progressivement s'amplifier pour devenir national et que GreenSI ne perdra pas des yeux.

mercredi 19 octobre 2016

Une semaine chez les GAFAM

Ce fut une semaine chargée pour l'actualité de l'univers numérique que nous construisent les GAFA, devenus GAFAM récemment - rejoints par Microsoft après son rachat de LinkedIn.
Un univers numérique auquel on se connecte de plus en plus avec son smartphone, et dans lequel les GAFAM aimeraient bien que la planète y passe encore plus de temps et soit encore plus en "ambiant", en contact permanent avec eux. L'internet n'a jamais aussi bien porté son nom : la toile...

Cette semaine de nouveaux fils ont été tissés par les GAFAM pour l'agrandir et la densifier, c'est le thème de ce billet.

Lundi 3 octobre

Facebook a annoncé un nouveau volet de sa stratégie avec sa "Marketplace".  Une plateforme de vente et d’achat d’objets entre membres du réseau social. Les CraigslisteBay ou Amazon, doivent certainement peaufiner leur réponse, car une fois l'internaute pris dans la toile Facebook à échanger et consulter des vidéos, sans surprise Facebook leur propose d'y rester un peu plus longtemps pour leur achats collaboratifs.
Pour l'instant le paiement et la livraison se font en dehors du réseau, mais n'oublions pas que Facebook a lancé en 2015 une plateforme de paiements entre membres du réseau...

Mardi by Google

Ce mardi c'était la conférence "MadeByGoogle". Une nouvelle tentative pour Google, après de multiples échecs (relatifs), d'étendre la toile avec des équipements connectés au plus près du grand public : un nouveau smartphone (Pixel), un assistant vocal dans la maison "Google Home", un casque virtuel le "Daydream View", une nouvelle Chromecast et un routeur wifi.
C'était aussi la refonte de sa stratégie de marque de Google avec un "G" multicolore qui permettra d'identifier ces produits et ne pas les confondre avec ceux qui ont une pomme croquée à la place. Finalement G, déjà utilisée par Gmail, est la première lettre de l'Alphabet ;-)


Cette fois Google met de son côté un nouvel atout que peu d'entreprises ont : ces objets sont connectés à une intelligence artificielle pour doper les capacités d'interactions. À la clef, développer de nouveaux usages qui les ancreraient dans le quotidien des internautes. 

Cette sortie est une attaque frontale d'Amazon Echo, le produit intégrant l'assistante virtuelle Alexa, maintenant disponible en Grande Bretagne depuis quelques semaines. Avec Google Home on pourra obtenir la consultation de base de données externes comme la météo, écouter des morceaux de musique, organiser un rendez-vous,... le tout en langage naturel.
L'extension de la toile a un leitmotiv annoncé pour les GAFAM : être au service des humains pour en faire un monde meilleur. Mais pour l'instant ce sont eux les décideurs de ce qui est bon pour nous. Alors pour que ce soit un peu plus acceptable, l'association qu'ils ont créé pour l'éthique en Intelligence Artificielle a prévu de fixer les gardes fous qui seront respectés par tous. C'est déjà un début...

Reconnaître la voix humaine sera certainement demain une fonction standard dans les systèmes d'information des entreprises en relation avec leurs clients. 

Mais il faudra certainement la payer à l'usage, en s'abonnant aux plateformes des GAFAM ou de quelques autres acteurs très pointus. On voit ici un lien intéressant entre le B2B et le B2C à l'avenir. Les GAFAM testent à grande échelle des fonctionnalités avancées qu'ils rendent ensuite disponibles sur leur plateformes cloud B2B, à disposition des entreprises. Des fonctionnalités d'intelligence artificielle de Microsoft Cortana ou d'IBM Watson sont aujourd'hui déjà disponibles sur Azure ou Bluemix.
Mardi c'était aussi le lancement du salon Microsoft Experiences, avec Satya Nadella sur scène à Paris pour nous parler de sa vision de la transformation digitale : cloud, mobilité, relation client (dont bots) sans oublier la bureautique collaborative. Bref, une transformation qui passe par les nouveaux axes produits de Microsoft que vous aurez tous reconnus. Pour GreenSI Satya Nadella est un visionnaire qui a certainement remis Microsoft sur les rails de l'innovation, mais parfois il se transforme en VRP de luxe qui pitch ce qu'il a sur étagère...

Mercredi, je réinvente ma marque

Mardi et mercredi à Paris c'était aussi le HUBFORUM, pour faire le point sur la transformation digitale des marques et où étaient présents... Google et sa filiale Waze,MicrosoftAmazon ! C'est sûr que quand on contrôle l'accès à des centaines de millions de personnes, on peut facilement le valoriser auprès des marques et des entreprises dans une logique classique de média. 

Mais les marques doivent aussi se réinventer et être là où sont leurs clients. On assiste à une bascule des actions vers moins de "promesses" via les médias et plus d' "expérience" avec leurs clients, ce que permet plus facilement le numérique. Internet n'est pas qu'un média mais bien un monde en expansion à explorer, où il faut suivre ses clients.

Les marques entrent dans l'univers de la donnée et de la relation pour créer des parcours personnalisés et offrir des services intuitifs.Voyages-sncf et Pizza Hut, témoignaient que l'intelligence artificielle et les assistants personnels sont des voies d'avenir à explorer pour créer ces nouvelles expériences. Les grandes entreprises ont finalement les mêmes priorités que les GAFAM.

Jeudi, je découvre la valeur d'une marque

Jeudi a été publié le classement Interbrand de la valeur des marques. Sans surprise AppleGoogle et Microsoft continuent de truster les premières places (dans le top 4).

 


Et devinez qui a eu la plus forte croissance ? Amazon et Facebook, le compte est bon !
 

Mais cette année la surprise est venue d'Axa qui fait une belle progression et rentre dans le classement des 100 premières marques et 1ère marque mondiale d'assurance. AXA, qui a depuis plusieurs années amorcé sa transformation digitale, a ouvert ses Labs à travers le monde ces dernières années (Data Innovation Lab à Paris depuis 2014), créé un incubateur d'innovations technologiques,  noué des partenariats stratégiques avec LinkedIn et Facebook, et récolte certainement ici les bénéfices de sa stratégie.

La France a cinq sociétés dans ce classement, toutes des marques de luxe et aucune marque technologique. Ce qui d'ailleurs est cohérent avec le fait que le secteur de la mode et du luxe est très dynamique en France (1.7% du PIB, selon une étude de l'IFM) mais surtout sa contribution à l'économie nationale est plus importante que l'aéronautique ou l'automobile. De quoi certainement alimenter la réflexion sur la pertinence de la stratégie industrielle française, très axée sur l'industrie "hardware" et moins "software".

Jeudi c'était aussi la conférence d'Occulus Rift, la filiale de réalité virtuelle (VR) de Facebook, où Marc Zuckerberg s'est déplacé pour la keynote et pour s'interroger en public. C'était à la manière de Steve Job (qui avait annoncé l'iPad de cette façon), sur le produit VR qui ferait le lien entre le Samsung Gear (sur mobile) et l'Occulus Rift (sur PC "hyper gonflé"), deux produits trop chers pour pouvoir être abordables par tous.

 
Cette question serait le signe d'un produit grand public en préparation, non lié au smartphone ou au PC et abordable ? En tout cas c'est ce dont aurait besoin un Facebook pour étendre sa toile auprès de plus d'utilisateurs, pas tous encore prêts à payer des milliers de dollars pour jouer dans les mondes virtuels que Facebook leur prépare.

Vendredi, David contre Goliath

La société française Nexedi a annoncé ce vendredi sur son blog qu'elle déposait plainte contre Apple !

Elle accuse Apple d'imposer un rapport de force déséquilibré en refusant que d'autres navigateurs puissent être exécutés sur iOS,alors que son moteur WebKit est en retard dans la prise en charge des standards HTML5, ce qui lui impose d'adapter (et de maintenir) son logiciel ERP5 spécifiquement pour Safari/iOS. Elle n'est bien sûr pas seule dans ce cas.

Une bataille qui a donc l'air moins anecdotique qu'il n'y paraît à l'ère du Cloud, puisque le navigateur et sa compatibilité HTML5, conditionnent le développement de tous les portails et applications dans le monde professionnel. L'interdiction par Apple de proposer sur iOS un autre navigateur que le sien est clairement devenue un frein à l'utilisation des produits Apple en entreprise. Mais Apple compte plus sur l'adoption inconditionnelle des partisans de sa marque que sur le respect de standards partagés...

Selon le site HTML5test.com, sur 555 critères de compatibilité, Safari (iOS) obtient une note de 370, très loin derrière Google Chrome(492), Firefox (461) ou même Microsoft Edge (460) qui a fait un "bon de compatibilité" très récemment.  Par exemple, Safari ne reconnaît toujours pas le standard WebRTC qui permet d’utiliser des services de visioconférence, ne supporte pas non plus le format vidéo webm car veut imposer le H.264


Une semaine certainement comme beaucoup d'autres pour les GAFAM, avec une émulation certaine entre eux.
Une semaine qui donne le vertige sur la vitesse d'évolution du monde numérique et des nouveaux territoires qui s'ouvrent sans cesse. Des territoires vierges, où l'expérience utilisateur est essentielle et où les marques se renforcent comme nulle part ailleurs dans le monde réel.
Mais aussi des territoires où il faudra être prudent et décider d'en rejeter certains attributs qui en ferait des prisons. GreenSI a l'optimisme de croire qu'avec le temps, la force est toujours du côté de la multitude, pas des géants qu'elle a elle même créé en leur confiant ses données.

La technologie pour repousser les frontières

Cette semaine à Pittsburg dans la célèbre Carnegie Mellon University se tenait la conférence "Frontiers" organisée par la Maison Blanche.

Une sorte de séminaire gouvernemental, ouvert au public et aux entreprises, pour imaginer l'avenir des Etats-Unis à 50 ans - et dans lequel participe le président lui-même qui ouvrait son discours par "Je suis un geek" ! ("I am a science geek. I am a nerd. And I don't make any apologies for it. It's cool stuff.")

Quel est le potentiel de l'Amérique à avancer vers ces frontières qui rendront le monde plus sain, plus prospère, plus équitable, et plus sûr ?

Sans aucun doute cette semaine était particulière pour mesurer l'écart de perspective sur le numérique et l'innovation entre ceux qui sont à la tête de la plus grande démocratie du Monde et ceux du pays des droits de l'Homme.

Quand cette semaine d'un côté de l'Atlantique on explore les frontières de la technologie dans tous les domaines, de la e-santé à l'espace ; en France on (re)découvre les lettres d'amour d'un ancien président, ce que devrait dire ou ne pas dire un président en exercice, et le débat des candidats à la prochaine présidentielle qui n'abordent pas la technologie. Ils auraient pu par exemple justifier les millions d'économies qu'ils envisagent dans le fonctionnement de l'Etat avec une modernisation technologique. Un jour les investissements dans les radars automatiques et la déclaration d'impôts obligatoire en ligne, finiront bien par réduire les besoins en agents de saisie...

De là à dire que l'Amérique continue d'être le pays le plus innovant au monde, avec le plus grand potentiel pour développer les industries de demain, il n'y a qu'un pas qu'on serait tenté de franchir par lassitude...
Une analyse aussi faite par Tariq Krim, entrepreneur du Web français (GénérationMP3, Netvibes, Jolicloud), qui déplore cette semaine dans une tribune dans le journal LePoint qu'il n'y a pas de stratégie technologique menée au plus haut sommet de l'État, à l'heure d'une "ultradomination par les plateformes américaines".

Alors quelles sont donc ces frontières, pour une nation qui a déjà repoussé vers l'Ouest celle de son Union (en 1850 Pittsburg était une ville à la frontière de l'Union, d'ailleurs créée par les français) et celle de l'Espace, une centaine d'année ans plus tard seulement?

(NB: GreenSI a choisi de les laisser anglais pour ne pas "altérer" leur classification)
  • //Personal : comment stimuler l'innovation dans la santé, et la médecine de précision pour augmenter la longévité de l'Homme et ses facultés à se "réparer"
  • //Local : comment les communautés s'approprient leur connectivité permanente et les données pour travailler ensemble et améliorer la qualité de vie pour tous les citoyens.
  • //National : comment faire des progrès en intelligence artificielle, en apprentissage automatique, développer l'automatisation et la robotique pour aider à résoudre les problèmes nationaux complexes et conduire à une plus grande prospérité.
  • //Global : comment faire des progrès dans les outils, les données et les services, pour lutter contre le changement climatique et développer de l'énergie propre et en quantité.
  • //Interplanetary : la NASA développe de nouvelles technologies spatiales pour un voyage habité vers Mars, envoyer des êtres humains dans le système solaire, non seulement pour le visiter, mais pour y rester (objectif fixé par un discours du président Obama en 2015).
Des dizaines de conférences ont cherché a rappeler là où on en était et les prochaines étapes.

Mais détaillons deux initiatives, que stimule l'administration Obama, avec un savant dosage d'entrepreneurs, d'universitaires, d'entreprises publiques et privées et même de philanthropes. La première (BRAIN) vise à mieux comprendre le cerveau humain, la seconde à créer un cerveau artificiel (IA) pour compléter celui des humains.

BRAIN : pour "Brain Research through Advancing Innovative Neurotechnologies" est une orientation de recherche visant à développer notre compréhension du cerveau humain. Un des objectifs est de produire une nouvelle image dynamique révolutionnaire du cerveau et montrer comment les cellules individuelles et les circuits neuronaux complexes interagissent dans le temps et l'espace.

À la clef bien sûr, il s'agit d'imaginer de nouvelles façons de traiter, guérir et même prévenir les troubles du cerveau et de trouver de nouvelles approches pour explorer comment le cerveau permet au corps humain d'enregistrer, traiter, utiliser, stocker, et de récupérer de grandes quantités d'informations, à la vitesse de la pensée.

L'Homme a souvent beaucoup appris en copiant la nature, aujourd'hui il essaye de se copier lui-même pour inventer les futures machines intelligentes. 

Future of AI : pour préparer les Etats-Unis à un avenir dans lequel l'intelligence artificielle (AI) joue un rôle de plus en plus important, la Maison Blanche a publié cette semaine un rapport sur les orientations de ce sujet: "Preparing for the future of AI". Ce rapport recense l'état actuel de l'IA, ses applications existantes et potentielles, et les questions que les progrès de l'IA soulèvent pour la société et la politique publique. Il liste aussi 23 recommandations comme la priorité pour toutes les agences gouvernementales d'ouvrir des formation sur les données et les standards pour l'IA.

Comme Isaac Asimov l'avait imaginé dans ses nouvelles il y a déjà plus de 50 ans, le plus grand défi de l' IA et de la robotique n'est pas technologique mais bien culturel et social.

L'intelligence artificielle va changer la façon dont nous vivons avec un degré de rupture important, peut-être le plus important dans l'histoire de la technologie. Et si on en croit les niveaux d'investissements actuels, c'est pour très bientôt, car les VC n'investissent pas à si long terme que ça et les premiers investissement massifs ont eu lieu fin 2014 et début 2015, il y a 18 mois.
 
Cette conférence Frontiers montre à travers des dizaines de présentations la promesse d'utiliser l'IA pour traiter les tâches complexes dans la vie quotidienne. Celles-ci vont de l'identification d'un cancer à un stade précoce à la meilleure circulation dans une ville, en passant par la réduction des coûts d'énergie.

Mais certains craignent déjà que les ordinateurs deviennent "trop intelligents" et Hollywood en a fait des films où l'IA, qu'elle soit un logiciel ou un robot, peut conquérir le monde.

La question clef avec ces futurs systèmes "autonomes", que ce soit une voiture ou un scanner de surveillance du domicile, c'est qu'il n'y a pas de méthodes pour évaluer l'impact de ces applications sur l'homme et sur son organisation sociale.

On l'a vu avec les taxis et l'automatisation d'une profession réglementée dans certains pays.
Mais on peut le voir avec la justice, par exemple, si un système expert démontre ses capacités à mieux maîtriser que l'Homme les milliers de pages de codes et règlements que l'Homme a produit dans tous les domaines. La machine peut-elle juger l'Homme sur la base des règles qu'il s'est lui même fixé ?

Dans les méthodes d'apprentissage de la machine qui mène à l'IA, un compromis doit être faite entre la précision et l'intelligibilité. Des modèles plus précis ne sont généralement pas intelligibles. Les modèles plus intelligibles comme les arbres de décision simples sont certes compréhensibles mais souvent peu précis.

Sommes nous prêts à faire confiance à la décision d'un modèle précis que nous ne comprenons pas?

Comme l'IA a le potentiel d'être un moteur de la croissance économique et de progrès social, elle va donc se développer ; alors ne tardons pas à répondre à cette question et aux multiples autres questions qui peuvent impacter notre culture ou notre organisation sociale.

Le gouvernement américain envisage donc de jouer plusieurs rôles pour animer le débat autour de ces questions, comme :
  • mettre l'IA à l'ordre du jour du débat public,
  • soutenir la recherche fondamentale,
  • surveiller la sécurité de l'Etat,
  • adapter les cadres réglementaires pour encourager l'innovation tout en évitant les conséquences économiques négatives pour certains secteurs reposant fortement sur la main d'oeuvre, 
  • et bien sûr utiliser l'IA pour servir le public plus rapidement ! 
Alors que le sommet de l'Etat s'investit dans une vision pour la société qu'il guide, ce n'est peut être pas une mauvaise idée si cette vision n'est pas téléguidée par d'autres intérêts ou par le conservatisme. Et puis une fois la vision posée et partagée avec tous les acteurs de la Nation, le suivi de sa réalisation est peut être aussi du ressort de ce guide.

D'ailleurs chaque frontière explorée à cette conférence a fait l'objet à la fin de la journée d'une synthèse pour orienter les actions futures ("call to action"). Pour certaines conférences, c'est Megan Smith, la Chief Technology Officer des Etats-Unis, oui une femme (#jamaissanselle !), qui s'en est chargé.

Même on sait que le contexte électoral américain incite à défendre le bilan de l'équipe en place, comment ne pas être admiratif sur la méthode de l'administration Obama pour contribuer à guider l'innovation technologique ? 
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mercredi 5 octobre 2016

Le point sur la transformation digitale dans le monde

Cette semaine GreenSI s'est procuré l'étude mondiale « Keeping Score: Why Digital Transformation Matters, menée auprès de managers métiers et de responsables informatiques, par Coleman Parkes pour le compte de CA Technologies. Est-ce que notre expérience française ou notre contemplation de la Silicon Valley sont biaisés quand on regarde la force de transformation du numérique au niveau mondial ?

Cette enquête a donc interrogé des entreprises de tous les continents. Pour n'en citer que quelques-uns : aux Etats-Unis, au Brésil pour l'Amérique du Sud, en Europe, dont la France, en Australie, en Asie avec la Chine, le Japon et la Corée du Sud et en Afrique avec l'Afrique du Sud.

L’enquête s'appuie sur les évaluations de l’outil Digital TransformationBusiness Impact Scorecard (BIS) créé par Coleman Parkes.


Il permet de comparer les entreprises, les secteurs d'activités et les pays en comparant 14 indicateurs clés de performances (KPI). Ces indicateurs sont utilisés pour mesurer l’impact de la transformation numérique sur agilité, la croissance, et la capacité d'une entreprise à répondre aux besoins de ses clients et à sa rentabilité. 

Il ressort de l'étude que l'écart entre les secteurs qui se transforment le plus (TélécomsBanquesFinancesDistribution) et ceux qui ont pour l'instant été le moins impactés n'est pas très important. La transformation est donc bien engagée mondialement dans toutes les industries.
En revanche, l'écart au niveau des pays est plus significatif que celui entre secteurs.

La transformation digitale a un impact beaucoup plus fort sur l'Inde ou laThaïlande et le Brésil, par rapport aux Etats-Unis ou à la France.
 
Cela peut paraître surprenant, mais ce classement reflète la progression que le numérique à faite faire, en partant de niveaux différents dans chaque pays.
L'Inde, par exemple, c'est le pays où le digital révolutionne le monde de l’éducation avec la Khan Academy (MOOCs), le "wikipedia de l'éducation en vidéo", gratuite, pour tout le monde et pour toujours. Traduite en 36 langues, elle démontre la force de la pédagogie virtuelle versus celle dispensée dans nos meilleures écoles quand un adolescent indien obtient un diplôme du MIT après avoir suivi tous ses cours en ligne ! Elle est bien sûr complémentaire d'un enseignement classique qu'elle repositionne dans l'accompagnement des élèves, et non pas dans la répétition d'un cours. A méditer par nos chers enseignants français...

Ne pas sous-estimer non plus un pays qui a déjà produit un champion du monde des échecs (Viswanathan Anand, aujourd'hui n°8 mondial), un jeu reconnu avec le Go comme un terrain d'apprentissage de l'Intelligence Artificielle (Deep Blue d'IBM).

La Thaïlande elle a lancé cet été un plan sur 20 ans, Thaïlande 4.0, qui vise plusieurs objectifs dont passer de l’agriculture traditionnelle à l’agriculture intelligente, ou agriculture de précision, avec l'aide du numérique.

Au Brésil, l'Oréal conçoit des applications de maquillage en réalité augmentée, organise des hackathons mobiles, et l'entreprise investit massivement dans les technologies numériques capables d’améliorer l’expérience consommateur sur un marché de la beauté ultra concurrentiel. Ce n'est pas l'image immédiate qui nous vient à l'esprit mais le Brésil c'est plus de 100 millions de personnes sur Whatsapp la messagerie instantanée, et autant de potentiel pour l'ecommerce.

La France est en tête de la liste des pays européens. Les investissements dans le numérique, de startups ou de grands groupes, sont également plus élevés en France que dans le reste de l'Europe (l'Allemagne, l’Espagne et l’Italie suivent).

Les nouvelles "cartes du Monde" version Azure (la première) ou AmazonWS (la seconde) nous montrent d'ailleurs déjà les zones du Monde à fort potentiel avec le développement du Cloud et des webs services, deux technologies indispensables pour cette transformation. Ce sont les nouvelles cartes des explorateurs du monde numérique. Mais il est vrai que chaque datacenter offre ses services dans une zone qui dépasse les frontières des pays où il est installé.


 
L’enquête nous montre aussi les axes les plus critiques pour les entreprises pour réussir cette transition comme:
  • d’investir pour recruter les talents (84 % et 89% en France) qui est la première des priorités au niveau mondial ;
  • de concevoir une vision du métier axée sur le numérique (82% et 87 % en France) ;
  • de déployer des méthodologies agiles à grande échelle (79 %).
 
La transformation digitale est clairement une question de nouvelles pratiques et de leur déploiement dans l'entreprise, et non uniquement une question de nouvelles technologies.

GreenSI trouve toujours aussi pertinente l'idée que l'innovation est une nouvelle façon de voir les choses, qui demande d'abandonner la façon dont on les fait aujourd'hui.

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Si on compare les niveaux de maturité des entreprises dans l’adoption de ces nouvelles pratiques et technologies, l'enquête montre un certain nombres d'idées déjà suggérées dans d'autres billets de GreenSI, dont :
Enfin, l'étude propose une roadmap pour cette transformation. Elle est certainement un peu "classique" de la vision à la mise en oeuvre qui, dans la réalité, est moins linéaire qu'on ne l'imagine. Cependant elle équilibre bien la transformation managériale (recruter des talents, définir une vision, retour d'expérience, être agilie) et la transformation technologique (déployer devops, structurer des platforms ouvertes - API, identités) :

   
La transformation digitale est donc bien un phénomène mondial. Quel que soit le point de départ, ceux qui vont le plus vite ne sont pas ceux auxquels on pense immédiatement, le développement économique, l'agriculture et l'éducation vont pouvoir faire des progrès vertigineux dans certains pays. De quoi nous inciter a regarder au-delà de l'hexagone et de la Silicon Valley. 

D'ailleurs on sera prudent dans cette étude par la représentation de l'Afrique avec uniquement l'Afrique du Sud. Cette dernière ne peut représenter la diversité des initiatives et du potentiel d'innovation du continent, donc de la disruption à venir. Pour s'en convaincre, rendez-vous au Maroc (lieu non encore dévoilé) du 2 au 5 novembre, pour Africa4Tech, où la communauté digitale africaine va se réunir, entourée de quelques ambassadeurs du digital comme Gilles Babinet ou des sciences comme Cédric Villani

Parfois, à trop regarder nos difficultés à se transformer dans nos entreprises, on en oublierait presque que le Monde avance sans se soucier de nous ;-) !

L'humour de ceux qui aiment le numérique