lundi 8 janvier 2018

#TransfoNum : Back to the future in 2017


Pour ce dernier billet de l'année GreenSI vous propose de regarder dans le rétroviseur de la quarantaine de billets publiés en 2017. C'est un exercice que je fais régulièrement pour apprécier la vitesse de la transformation digitale de la société et surtout confirmer les faits que l'on sentait importants et qui se sont révélés comme des points d'inflexion ou de rupture.

Généralement les trajectoires qui suivent ces faits sont totalement modifiées et les décisions à prendre dans ces domaine également.

2017 a commencé comme les deux années précédentes avec un buzz croissant en France autour du CES à Las Vegas (Pourquoi tant de buzz autour du CES à Las Vegas? ). Les cocoricos de la jeune #FrenchTech n'y sont pas pour rien. Cette année-là, le CES est devenu le "Car Electronic Show" - et non Consumer -  déplaçant les géants de la Tech bien sûr, mais surtout les constructeurs automobiles qui jusque là misaient sur le "Mondial de l'automobile" pour leurs annonces.

Le CES à Las Vegas pourrait devenir pour quelques années le salon mondial de l'automobile et de son écosystèmes de services, maintenant que le sujet est la voiture connectée, électrique et autonome via une intelligence artificielle de pilotage. Nous saurons à partir du 9 janvier 2018 si cette trajectoire se confirme. En tout cas c'est bien une voiture qui est sur la home page du salon ;-)

Autre thème de 2017, l'abondance jusqu'à plus soif des technologies (Entreprise du futur: arrêtons de parler de technologies).

Les technologies ne sont rien sans les usages ; et ce qui fera l'entreprise du futur, ayant réussi sa transformation digitale, sera son organisation, son management agile et une plateforme digitale centrée sur des usages qu'elles saura valoriser avec son modèle économique.

La blockchain qui aura marqué l'année par l'envol du cours du Bitcoin - l'une de ses applications - reste un pari technologique risqué pour sa mise en oeuvre, autant sur le plan énergétique que de la concertation que cela demande pour convaincre assez d'acteurs d'utiliser la même plateforme qui deviendra un standard de fait (attirant donc toutes les convoitises et incitant tout le monde à lancer la sienne).

D'où d'ailleurs le dernier billet de GreenSI sur un autre écueil de la technologie et des prévisions, souvent ambitieuses quand elles ne sont pas farfelues : la technologie est bien un marché mondial mais son application reste locale, soumise aux contraintes et à la culture des entreprises ou des gouvernements. Donc ce n'est parce qu'on l'a lu sur Internet que ça va arriver près de chez vous.

Par exemple l'Intelligence Artificielle se développera certainement plus rapidement aux Etats-Unis et en Chine qu'en Europe, où le marché sera freiné en 2018 par la régulation sur les données (RGPD: épée de Damoclès sur l'innovation européenne). 2017 a d'ailleurs été l'année de révélation de la Chine qui a rejoint les Etats-Unis dans les chiffres du e-commerce (le numérique se l'ève aussi à l'Est).

D'ailleurs en 2017, l'intelligence artificielle a marqué un cap. Elle est de plus en plus comprise par les entreprises et la question d'une stratégie dans ce domaine est posée par les Directions Générales. La technologie "AI First" de Google a été annoncée, et la question de l'ERP à l'ère de l'IA se pose à toutes les entreprises industrielles.

La fin de la mission "France IA" en début d'année qui avait accouché d'un rapport a été reprise par le gouvernement avec une figure emblématique et compétente en la personne du député Cédric Villani. La consultation large qu'il a engagé s'achève dans quelques jours et on espère que 2018 donnera réellement à la France les fondements d'une stratégie qui porte en germe de nombreuses questions de notre société de demain.

Une de ces questions dans le numérique est celle de la diversité et IA et le manque de diversité ne feront pas bon ménage à cause de l'apprentissage par les machines d'un monde non diverse qu'elles auront tendance à reproduire dans leurs décisions autonomes.

2017 a été une année charnière dans l'internet des objets. Les ventes de l'Apple Watch ne sont pas au rendez-vous et elle sera au mieux leader dans le domaine de la e-santé et du coach personnel, aussi convoité par Nokia qui a racheté le français Withings. Les objets connectés grands publics autour du poignet continuent de chercher leur modèle économique et de pivoter. Les enceintes connectées dopées à l'intelligence artificielle ont surpris tout le monde (merci Amazon) en s'imposant dans les foyers américains. C'est certainement de ce côté qu'il faut continuer de regarder en 2018.

En revanche, les objets connectés se portent bien dans les entreprises industrielles et leurs applications convergent avec la supervision à distance mais surtout les réalités augmentée, virtuelle ou mixte. La sécurité de ces objets connectés (des passoires) venant sur le devant de la scène, c'est l'Internet des objets Industriels - IIOT - qui reprend le flambeau de l'innovation. 

Chose rare depuis les années 2000, cette innovation se passe dans les entreprises avant le grand public. C'est donc dans les entreprises que l'on trouve des applications opérationnelles de réalité augmentée, et que l'on construit les architectures pour gérer les millions d'objets anticipés.
Tous les éditeurs professionnels y voient un Eldorado mais il faudra sortir de l'internet des silos et surtout traiter la question de la propriété de la donnée des machines soulevée par GreenSI (va-t-on assister à une bataille pour les données des machines).

Dans ce contexte, le rôle des DSI qui n'ont pas fait leur propre transformation agile pour accompagner l'entreprise dans sa propre transformation digitale s'est encore un peu plus marginalisé en 2017 (l'IA révélatrice de la transformation de la DSI). 

Ces DSI ne sont pas présentes et/ou impliquées dans les sujets qui construisent l'entreprise de demain. Quand la transformation digitale peine, c'est peut-être que nous cherchons à agir à l'ère du digital mais nous pensons encore comme à l'ère précédente. GreenSI a sorti une série de billets pour renoncer à certaines règles du passé qui n'ont plus de prise dans le monde digital : #FlipYourMind

Mais la DSI peut reprendre la main en se transformant en "modern software factory", en simplifiant le SI pour le rendre moins vulnérable (Heureux comme un Wanacrypt dans un jeu d'applications obsolètes) et en reprenant en main la stratégie open source de la plateforme digitale de l'entreprise, deux sujets très présents en 2017. C'est certainement ce qu'attendent les CDOs - Chief Digital Officer et Chief Data Officer - de l'entreprise, qui ont maintenant besoin de bras armés pour déployer leurs stratégies à grande échelle.

Enfin, le numérique ne s'arrête pas à la porte de Mme Michu et des entreprises, il irrigue aussi les territoires et 2017 restera une année charnière dans l'ambition des Smart Cities avec l'attribution du projet Grand Dijon d'espace public connecté géré depuis un centre de pilotage unique en France (Smart City; quel modèle s'impose en 2017). 

Après une première vague d'expérimentation et de démonstrateurs, s'engage une seconde vague de projets plus ambitieux, financés par de réelles économies dans l'éclairage ou les nouveaux services aux citoyens.

Et au-delà de la ville, c'est la transformation numérique au service de la transition énergétique qui devient visible.

2017 aura donc été une année charnière avec de nouvelles trajectoires à avoir en tête, notamment dans l'internet des objets industriels, l'intelligence artificielle ou les villes intelligentes.

Les indicateurs sont plutôt au vert pour que 2018 soit toute aussi intéressante, alors continuez de lire GreenSI et d'en partager largement ses billets sur les réseaux - vous savez les boutons en haut à gauche !! - et remercier ZDnet de continuer de faire confiance à des blogueurs indépendants pour commenter l'actualité ;-) 

Il ne me reste qu'à vous souhaiter une excellente année 2018 !
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